Nombre total de pages vues

40 mars 2016, Place de la République, Paris

40 mars 2016, Place de la République, Paris
cliquer sur l'image pour l'animer

Nanterre en colère

Nanterre en colère
cliquer pour lire les propositions sur le droit du travail JLM 2017

En 2017, changeons la politique !

En 2017, changeons la politique !
cliquer sur la syllabe manquante pour en savoir plus

mercredi 11 juin 2014

Le séisme électoral, vu des Tours Aillaud 4.Quelques idées jetées en vrac, par un communiste qui ne désespère pas de ne pas désespérer…



Le Front de gauche  peut-il être autre chose qu'un cartel de partis minoritaires
et une machine électoral intermittente ? Quel fonctionnement, quelle organisation
inédites inventer pour que chacun, adhérent ou pas à un parti politique, y compte pour un ?
 
Il y a péril en la demeure

Le danger que représentent le score du FN et la banalisation de ses thèmes de propagande,  est traumatisant.
 Que le FN fasse 25 % des suffrages exprimés, c’est inséparable de la montée, de l’enracinement d’un comportement abstentionniste, qui signifie un rejet de l’offre politique, des institutions actuelles, allant jusqu’au renoncement massif, majoritaire, à exercer son droit de vote. Bien sûr il y a la conjoncture, mais ce n’est pas seulement lié au rejet de la construction d’une Europe contre les peuples et de la politique de droite de Hollande. Cette crise de la démocratie, on l’a vu aux municipales, et déjà avant, est beaucoup plus profonde.
C’est au plus profond que notre identité communiste est bousculée : notre visée émancipatrice qui rend les peuples solidaires et l’individu citoyen acteurs, maîtres de la politique, contre les profiteurs du système qui confisquent les pouvoirs ; contre l’idéologie capitaliste « libérale » du chacun pour soi en concurrence avec les autres, dont l’hégémonie est au cœur de la mobilisation d’un électorat FN.
Comment construire, rendre crédible, populaire, majoritaire, une alternative politique à gauche ? Nous avons un sérieux problème de crédibilité. D’abord sur le contenu du projet. Par exemple sur la notion de propriété, d’appropriation collective des biens communs de l’Humanité (eau, énergie, services, créations immatérielles, culturelles…). Sur « l’entreprise », terme au centre du discours de l’adversaire de classe (qui décide légitimement de ce qu’on y produit et dans quelles conditions, sociales et écologiques ; avec quels  salaires, quelles formations, quels emplois, quels autres investissements ; qui y crée les richesses et qui doit se les approprier ; qui doit avoir le pouvoir de gérer, de décider : les fonds de pension, les spéculateurs financiers, les actionnaires, ou les travailleurs, les citoyens… ?). Ce n’est pas le seul domaine où notre apport communiste peine à avoir un sens concret, mobilisateur, et où, en même temps  des luttes de classe font émerger des questions fondamentales.
La crédibilité, c’est aussi passer du slogan « prenez le pouvoir » à la réalité, au mode d’emploi. Pour moi, l’appel que j’ai signé, « pour un nouveau départ du Front de gauche » (1), a le mérite d’appeler à mettre au cœur, concrètement, dans la proximité, le devenir de ce que nous, avec nos cultures venues de diverses familles de la gauche,  avons réussi à commencer de faire de neuf en 2011-2012. Avec une pleine conscience du paradoxe : c’est à la présidentielle, piège institutionnel, dispositif central de la constitution de la V ème République, faite pour garantir que rien ne change, que nous avons eu, nationalement,  un score électoral à deux chiffres. Puis, ce sont les vieilles habitudes des partis qui ont repris tous leurs droits et tous leurs travers. Toutes celles et tous ceux qui pensent que le Front de gauche peut être autre chose qu’un cartel de partis minoritaires, qu’une machine électorale intermittente, qui ont participé à des assemblées citoyennes, à des ateliers,  n’ont cependant pas perdu tout espoir, et parmi eux des citoyennes et des citoyens qui ne sont pas adhérents à un parti. Il ne s’agit pas de construire un nouveau parti gauchiste. Il est évident que le rassemblement à construire est beaucoup plus large que la composition actuelle du Front de gauche, que des élus, des militants, des électeurs socialistes, Verts, NPA…qui cherchent des voies en rupture avec le « social-libéralisme », avec le capitalisme,  pourront inventer avec nous d’autres formes de travail en commun. Mais je crois qu’on sera d’autant plus fiables pour les construire si on montre qu’on a de la suite dans les idées et qu’on ne zappe pas aujourd’hui ce qu’on a commencé d’inventer hier.
Comment nous concevons le rassemblement, nos rapports avec nos partenaires, est une question des plus importantes. Elle croise dans ma tête ce que nous constatons, avec des militants associatifs, par exemple au MRAP, dans la société : plus la situation semble bloquée bien que révoltante, plus l’adversaire réel, de classe, est difficile à identifier, à personnaliser, ou perçu comme trop puissant, trop hégémonique pour être vaincu, plus les gens ont tendance à s’en prendre au voisin qui connaît les mêmes souffrances ; parce qu’il a fait ou pas, qu’il a dit ou pas, qu’il croit ou pas ceci ou cela ; parce que sa différence, réelle ou imaginaire, serait responsable du malheur de tous. Bien sûr, l’art de la politique pour nous qui voulons inventer le communisme du XXIème siècle,  ce doit être tout le contraire : construire du commun, avec des personnes, toutes différentes et toutes égales, avec des collectifs où chacun s’enrichit des débats et controverses, car nul doute que l’Humain, d’abord, c’est à la fois de la diversité et de l’unité.
(1)    Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes déjà 1377 à l’avoir signé, en moins de trois semaines.

Syriza, ça fait revivre l'espoir
Avec Alexis Tsipras, leader de la gauche grecque, Syriza est en tête du scrutin européen, et remporte les élections régionales en Attique. En Espagne, Isquierda Unida progresse, Podemos s’impose ; en Italie, en Finlande, au Portugal, en Irlande, dans d’autres pays, des forces de gauche, radicalement contre l’austérité, auront des députés européens. En France, si la circonscription du Nord-Pas de Calais est perdue pour le Front de gauche, Marie-Christine Vergiat, Patrick Le Hyaric, Jean-Luc Mélenchon retrouvent leurs sièges, et Younous Omarjee, de l’Alliance des outre-mers, les rejoint. Le groupe de la Gauche unitaire européenne aura au moins 50 députés, au lieu de 35. Mais en France, au Danemark,  au Royaume uni et ailleurs, la montée des droites extrêmes, xénophobes, néo-fascistes, d’autant plus impressionnante en pourcentage des exprimés que l’abstention populaire est massive , obscurcit l’horizon. Avec un parlement largement dominé par les réactionnaires, les conservateurs, les socio-libéraux, aux coalitions nébuleuses, on se dit que les luttes communes des peuples d’Europe sont plus que jamais vitales. Raison de plus pour que le Front de gauche trouve un nouveau souffle.

 

Aucun commentaire: