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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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mercredi 25 juin 2014

NANTERROMS : il n'est peut-être pas encore trop tard pour passer aux travaux pratiques !




Début 2011, à l’initiative du comité local de Nanterre du MRAP, une soirée festive, culturelle et solidaire était organisée par un collectif d’organisations de la ville, au centre social et culturel La Traverse.
Indignés par les propos de Nicolas Sarkozy désignant les Roms comme boucs émissaires, par les démantèlements de leurs campements et leurs expulsions, sans solution d’hébergement ni d’accueil, sans accompagnement social, de nombreux habitants du quartier, des élus de gauche, des militants associatifs, syndicalistes, politiques avaient fait de l’initiative « Nanterroms » un grand moment de solidarité.
Nous nous promettions de continuer ensemble un travail d’éducation populaire pour faire reculer les préjugés racistes. Nous étions déterminés à garder des liens avec les militants des départements voisins,  en lutte pour que les migrants roms accèdent à des conditions de logement dignes, à la formation et à l’emploi, aux soins et à la santé, à la scolarisation de tous leurs enfants. Ils ont tant à apporter à notre société, ces citoyens européens,  disions-nous ! et nous dégustions leur cuisine, et nous dansions au rythme de leur musique. Nous ne nous étions pas quittés sans échanger nos mails : un comité de vigilance s’était constitué, pour que la « chasse aux Roms », ne passe pas par nous, par nos villes ni nos quartiers, pour qu’on se mobilise si jamais dans le département certains d’entre eux étaient victimes du racisme, de discriminations, d’expulsions.

En 2012, un espoir était né. Une circulaire interministérielle, le 26 août 2012, rappelait même aux préfets leurs devoirs de mobilisation des moyens de l’Etat et des collectivités locales pour que cessent les démantèlements de campements sans accompagnement en matière de logement, d’insertion professionnelle, de scolarisation, de suivi médical… Mais hélas, en même temps Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur, reprenait les méthodes de ses prédécesseurs : destructions et expulsions, les préfets faisant semblant, pour la galerie, d’avoir lu les autres dispositions préconisées par la circulaire. Une partie de la gauche, consternée, protestait timidement. Manuel Valls en est même venu à tenir des propos anti-roms si odieux que le MRAP, puis La Voix des Roms, ont porté plainte. La droite et l’extrême droite F.haineuse en rajoutaient, trouvant encore trop tendre cette politique portée par tout le gouvernement. Alors, plus de pitié, plus de respect pour les  réseaux associatifs qui travaillent avec les Roms, soutenus parfois par certaines communes  : une plainte, et hop, un matin à l’aube, avec le concours de la force publique, tout est fichu par terre :  quelques centaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont condamnés à nouveau à la totale misère et à l’errance, à reconstruire où et comme ils peuvent un nouveau bidonville… Il y a de moins en moins de municipalités qui ont le courage de faire autre chose que de se mettre dans le vent mauvais de la phobie des Roms, et autres pauvres étrangers,  qui se banalise autant que la pauvreté parmi les citoyens installés dans la cité, de très longue ou de plus fraiche date. Surtout après les dernières élections, avec la déroute  de la gauche et la montée de la droite dure, du FN….
 
Aujourd’hui, des expulsés de Seine Saint Denis sont arrivés à Nanterre, sur une friche appartenant à l’EPADESA. Quelques dizaines il y a deux mois, aujourd’hui plusieurs centaines, avec des enfants, de nombreux enfants… Pas d’eau, pas de sanitaire, juste quatre bacs fournis par la ville pour ramasser les ordures tous les quatre jours. Refus de prendre des mesures à la hauteur d’une situation d’urgence sanitaire et humanitaire manifeste, de la part de la préfecture et des collectivités locales.
C’est que la justice a été très vite saisie pour que le bidonville soit détruit et ses occupants chassés. Avant que tout Nanterre le sache. Sans bien sûr informer les organisateurs de Nanterroms dont l’avis, aujourd’hui, n’intéresse visiblement plus grand monde du côté des pouvoirs publics.
Sans l’alerte donnée par un petit comité de soutien composé surtout d’étudiants de l’Université de Nanterre, sans quelques cafouillages dans la procédure judiciaire, l’expulsion aurait déjà été vite faite, comme l’ont demandé les élus de droite.
Maintenant, la mobilisation commence un peu à s’élargir, avec par exemple le MRAP, ou  l’expression du soutien du PCF 92.  Mais pour que ce soit à Nanterre qu’on puisse dire stop à la pratique inhumaine des destructions de bidonvilles sans réponse à l’urgence sociale, l’appui des élus de la ville manque cruellement.
 
Une nouvelle audience aura lieu le 3 juillet, à 11 heures, au tribunal de Nanterre.
 
Ce dimanche 29 juin, à partir de 10h, le comité de soutien et le comité local de Nanterre du MRAP seront présents sur le marché du centre-ville, pour discuter avec la population et proposer la pétition, qu’on peut aussi  lire et signer en ligne.
Lire le communiqué du comité local de Nanterre du MRAP, celui du PCF 92, et la déclaration du maire au conseil municipal du 24 juin 2014 :


Bidonville de Nanterre : il faut répondre à l’urgence sociale

Le comité local de Nanterre du MRAP est opposé à l’expulsion des personnes, des familles, qui occupent un terrain appartenant à l’Etablissement Public d’Aménagement Seine-Arche (EPADESA), alors qu’aucune mesure d’hébergement ni d’accompagnement social ne leur est proposée.

Pourtant, une circulaire interministérielle, le 26 août 2012, invitait les préfets à « mobiliser les services de l’Etat et de ses opérateurs », à « associer étroitement les collectivités territoriales concernées (communes, intercommunalités, conseil général et conseil régional), ainsi que les associations (…) » pour mettre en place des mesures d’accompagnement, notamment pour la scolarisation, la santé, l’hébergement et l’accueil, l’insertion professionnelle…Il est possible de mobiliser des fonds européens pour les financer. Mais la pratique des autorités de l’Etat, la politique du gouvernement, se sont inscrites au contraire dans la continuité de celles des gouvernements précédents : destruction des campements, des bidonvilles, sans solution d’hébergement ni réponse aux situations de détresses, ce qui, à chaque fois réduit à néant le travail d’insertion sociale entrepris par des réseaux associatifs appuyés par certaines municipalités. Il faut stopper les expulsions successives, dont le résultat est de condamner à l’errance, à des conditions d’existence toujours plus inhumaines, à la privation de droits de la personne humaine, quelques milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans la région parisienne.

La plupart des occupants du bidonville de Nanterre sont des Roms, des citoyens européens qui ont dû quitter leurs pays d’origine dans l’espoir d’échapper à une extrême pauvreté, à des discriminations, à des violences racistes. Alors qu’un changement était espéré, en France, en 2012, le racisme anti-roms est de plus en plus banalisé, instrumentalisé, par la droite et l’extrême droite, mais aussi par des propos émanant d’un ministre, contre lesquels des associations, dont le MRAP, ont porté plainte. L’actualité montre que ce racisme, comme tous les racismes, conduit à des crimes.

Le comité local de Nanterre du MRAP a été à l’initiative, avec un centre social et culturel, avec un large collectif d’organisations, d’une soirée « NANTERROMS», qui avait rassemblé de nombreux citoyens, des élus de la ville, pour sensibiliser et mobiliser contre « la chasse aux Roms ». Ce qui était révoltant quand Nicolas Sarkozy était au pouvoir ne saurait être plus acceptable aujourd’hui. La solidarité à laquelle ensemble nous appelions, avec des personnes victimes de conditions de vie indignes, de discriminations et d'expulsions dans d'autres départements, ne saurait être oubliée, quand c'est dans notre ville que ça se passe.

Le comité local de Nanterre du MRAP se mobilise avec les citoyens et les organisations de la ville, qui appellent à répondre à l’urgence sociale, à dire stop aux expulsions qui ne font qu’ajouter de la misère à la misère, à travailler au vivre-ensemble contre les préjugés racistes.

Comité local de Nanterre du MRAP :

rue Sadi Carnot, 92000 NANTERRE

mrap.nanterre@orange.fr


PCF 92
Bidonvilles :
Détruire et expulser ne sont pas des solutions. Il faut répondre à l’urgence sociale.
Une centaine de personnes, dont des familles avec des enfants d’âge scolaire, occupent un terrain en friche appartenant à l’EPADESA, sur la commune de Nanterre. Ce sont pour la plupart des Roms. Ces citoyens et citoyennes européens ont dû quitter leurs pays d’origine, dans l’espoir d’échapper à la pauvreté extrême, aux discriminations et aux violences racistes. Leurs campements, leurs bidonvilles,  ont été détruits ces dernières semaines dans des départements voisins, sans solution d’hébergement. Certaines ont subi plusieurs de ces expulsions consécutives, qui empêchent la continuité du travail d’insertion sociale entrepris avec elles par des réseaux associatifs et institutionnels.
 « Assurer un traitement égal et digne de toute personne en situation de détresse sociale »  est un principe fondamental du « contrat social dans notre nation ». Il incombe aux préfets de région et de département de « mobiliser les services de l’Etat et de ses opérateurs », d’ « associer étroitement les collectivités territoriales concernées (communes, intercommunalités, conseil général et conseil régional), ainsi que les associations susceptibles d’apporter un concours de toute nature dans l’accompagnement de personnes, les bailleurs sociaux… », de « mettre en place un comité de suivi associant les collectivités territoriales concernées ainsi que les associations engagées dans les actions d’insertion. » Un diagnostic global et individualisé doit être établi pour permettre des accompagnements « en matière de scolarisation, en matière sanitaire, en matière d’hébergement et d’accueil, en matière d’insertion professionnelle ». Ce sont les termes mêmes de la circulaire interministérielle du 26 août 2012. Nous demandons que ces dispositions soient appliquées.
Des fonds européens, qui sont disponibles, peuvent être mobilisés pour cela. Les propriétaires des terrains, les communes, ne doivent plus être laissés à eux-mêmes, face à une situation qui dépasse leurs compétences et leurs moyens.
Il faut dire stop aux évacuations de bidonvilles, sans solution d’hébergement ni accompagnement social, qui ne font que rendre encore plus précaire et inhumaine la situation de quelques milliers de familles  en Île-de-France.
ll faut dire stop à la banalisation, à l’instrumentalisation criminogènes du racisme anti-rom.
Le PCF 92 est solidaire des personnes, des familles de Nanterre et de ceux qui les soutiennent, pour que tous les moyens soient mis en œuvre pour répondre à l’urgence sociale.
PCF 92 : 01.41.91.67.40 – fax : 01.47.25.38.36 - E-mail : pcf.fd92@wanadoo.fr


Conseil municipal du 24 juin
Question orale sur le camp Rom avenue de la République
Réponse du Maire
Monsieur Ampilhac (1), chers collègues,
La question que vous posez me permet d’apporter au conseil municipal l’information la plus complète possible sur ce campement installé avenue de la République par des familles de la communauté Rom, essentiellement originaires de Roumanie et de Bulgarie.
Cette installation remonte au début du mois d’avril. Au départ, il s’agissait de quelques familles, regroupant 30 à 40 personnes, qui avaient quitté un campement Rom de La Courneuve pour se rendre sur le terrain d’une usine désaffectée à Gennevilliers, dont elles ont été immédiatement expulsées, avant de s’installer à Nanterre sur un terrain qui est propriété de l’Etat, à travers l’EPADESA.
A l’initiative de son Directeur Général, l’Epadesa a engagé une procédure d’expulsion en référé auprès du Tribunal de Grande Instance de Nanterre. Dans le cadre de cette procédure, et conformément à la circulaire ministérielle de Août 2012, un diagnostic social a été établi par la préfecture de région le 19 juin dernier. Dans le même temps, plusieurs recensements ont été effectués sur place par un huissier, en présence des services de la préfecture et d’un officier de police Roumain. Le dernier recensement, qui date du 12 juin, faisait état de la présence d’environ 350 à 400 personnes.
De son côté, la ville de Nanterre, qui n’est pas partie prenante de la procédure, a pris les mesures qui relèvent de sa responsabilité en particulier l’installation de bacs pour le ramassage des déchets, avec une collecte quatre fois par semaine. J’ai également demandé à mon directeur de cabinet de recevoir à deux reprises le collectif de soutien qui accompagne ces familles.
Pour être tout à fait complet, il faut également indiquer qu’une plainte a été déposée par la direction interrégionale des routes d’Ile-de-France à la suite d’une pénétration dans l’usine de ventilation de l’autoroute A14 pour y effectuer un branchement d’eau.
Après deux renvois d’audience pour permettre aux familles de bénéficier de l’aide juridictionnelle, le Tribunal de Nanterre a décidé aujourd’hui de reporter l’audience au 3 juillet, et pour le même motif d’absence d’aide juridictionnelle qui relève de la Cour d’appel de Versailles. Nous prenons acte de ce nouveau renvoi, en soulignant au passage qu’il est urgent que la justice se prononce.
La situation à laquelle Nanterre est confrontée n’est pas unique. On estime aujourd’hui à 10 000 le nombre de membres de la communauté Rom installés dans des bidonvilles en Ile-de-France, en particulier en Seine Saint-Denis et dans le Val-de-Marne.
Il faut le dire avec force : le problème, ce ne sont pas les Roms, qui fuient les discriminations et les violences dans leurs pays d’origines, et sont contraintes de survivre dans des conditions insupportables et dangereuses pour leur santé, voire pour leur vie. Le problème, ce sont les bidonvilles. Et pour une ville comme Nanterre, voire ressurgir un bidonville au 21ème siècle rappelle forcément des souvenirs douloureux.
Or, il faut bien le reconnaître, face à cette urgence que devrait être la résorption des bidonvilles en Ile-de-France, les capacités et les compétences des collectivités locales sont très insuffisantes, et les moyens engagés par l’Etat sont loin d’être à la hauteur du défi à relever.
Comme l’ont demandé plusieurs maires confrontés à cette réalité, il est indispensable que l’Etat et la Région, avec le soutien de l’union européenne, impulsent et accompagnent un programme régional d’accueil et d’insertion sociale des populations Roms, et que l’ensemble des communes, sans distinction, participent à cet effort de solidarité.

(1)    Conseiller municipal du groupe UDI-MODEM


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