Début 2011, à l’initiative
du comité local de Nanterre du MRAP, une soirée festive, culturelle et
solidaire était organisée par un collectif d’organisations de la ville, au
centre social et culturel La Traverse.
Indignés par les propos de Nicolas
Sarkozy désignant les Roms comme boucs émissaires, par les démantèlements de leurs
campements et leurs expulsions, sans solution d’hébergement ni d’accueil, sans
accompagnement social, de nombreux habitants du quartier, des élus de gauche,
des militants associatifs, syndicalistes, politiques avaient fait de l’initiative
« Nanterroms » un grand moment de solidarité.
Nous nous promettions de continuer ensemble un travail d’éducation populaire pour faire reculer les préjugés racistes. Nous étions déterminés à garder des liens avec les militants des départements voisins, en lutte pour que les migrants roms accèdent à des conditions de logement dignes, à la formation et à l’emploi, aux soins et à la santé, à la scolarisation de tous leurs enfants. Ils ont tant à apporter à notre société, ces citoyens européens, disions-nous ! et nous dégustions leur cuisine, et nous dansions au rythme de leur musique. Nous ne nous étions pas quittés sans échanger nos mails : un comité de vigilance s’était constitué, pour que la « chasse aux Roms », ne passe pas par nous, par nos villes ni nos quartiers, pour qu’on se mobilise si jamais dans le département certains d’entre eux étaient victimes du racisme, de discriminations, d’expulsions.
Nous nous promettions de continuer ensemble un travail d’éducation populaire pour faire reculer les préjugés racistes. Nous étions déterminés à garder des liens avec les militants des départements voisins, en lutte pour que les migrants roms accèdent à des conditions de logement dignes, à la formation et à l’emploi, aux soins et à la santé, à la scolarisation de tous leurs enfants. Ils ont tant à apporter à notre société, ces citoyens européens, disions-nous ! et nous dégustions leur cuisine, et nous dansions au rythme de leur musique. Nous ne nous étions pas quittés sans échanger nos mails : un comité de vigilance s’était constitué, pour que la « chasse aux Roms », ne passe pas par nous, par nos villes ni nos quartiers, pour qu’on se mobilise si jamais dans le département certains d’entre eux étaient victimes du racisme, de discriminations, d’expulsions.
En 2012, un espoir était
né. Une circulaire interministérielle, le 26 août 2012, rappelait même aux
préfets leurs devoirs de mobilisation des moyens de l’Etat et des collectivités
locales pour que cessent les démantèlements de campements sans accompagnement en
matière de logement, d’insertion professionnelle, de scolarisation, de suivi
médical… Mais hélas, en même temps Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur,
reprenait les méthodes de ses prédécesseurs : destructions et expulsions,
les préfets faisant semblant, pour la galerie, d’avoir lu les autres
dispositions préconisées par la circulaire. Une partie de la gauche,
consternée, protestait timidement. Manuel Valls en est même venu à tenir des propos
anti-roms si odieux que le MRAP, puis La Voix des Roms, ont porté plainte. La
droite et l’extrême droite F.haineuse en rajoutaient, trouvant encore trop tendre
cette politique portée par tout le gouvernement. Alors, plus de pitié, plus de
respect pour les réseaux associatifs qui travaillent avec les Roms,
soutenus parfois par certaines communes : une plainte, et hop, un matin à
l’aube, avec le concours de la force publique, tout est fichu par terre : quelques centaines d’hommes, de femmes et d’enfants
sont condamnés à nouveau à la totale misère et à l’errance, à reconstruire où et
comme ils peuvent un nouveau bidonville… Il y a de moins en
moins de municipalités qui ont le courage de faire autre chose que de se mettre
dans le vent mauvais de la phobie des Roms, et autres pauvres étrangers, qui se banalise autant que la pauvreté parmi
les citoyens installés dans la cité, de très longue ou de plus fraiche date.
Surtout après les dernières élections, avec la déroute de la
gauche et la montée de la droite dure, du FN….
Aujourd’hui, des expulsés de Seine Saint Denis sont arrivés à
Nanterre, sur une friche appartenant à l’EPADESA. Quelques dizaines il y a deux
mois, aujourd’hui plusieurs centaines, avec des enfants, de nombreux enfants…
Pas d’eau, pas de sanitaire, juste quatre bacs fournis par la ville pour
ramasser les ordures tous les quatre jours. Refus de prendre des mesures
à la hauteur d’une situation d’urgence sanitaire et humanitaire manifeste, de
la part de la préfecture et des collectivités locales.
C’est que la
justice a été très vite saisie pour que le bidonville soit détruit et ses
occupants chassés. Avant que tout Nanterre le sache. Sans bien sûr informer les
organisateurs de Nanterroms dont l’avis, aujourd’hui, n’intéresse visiblement plus
grand monde du côté des pouvoirs publics.
Sans l’alerte
donnée par un petit comité de soutien composé surtout d’étudiants de l’Université
de Nanterre, sans quelques cafouillages dans la procédure judiciaire, l’expulsion
aurait déjà été vite faite, comme l’ont demandé les élus de droite.
Maintenant,
la mobilisation commence un peu à s’élargir, avec par exemple le MRAP, ou l’expression du soutien du PCF 92. Mais pour que ce soit à Nanterre qu’on puisse
dire stop à la pratique inhumaine des destructions de bidonvilles sans réponse à
l’urgence sociale, l’appui des élus de la ville manque cruellement.
Une nouvelle
audience aura lieu le 3 juillet, à 11 heures, au tribunal de Nanterre.
Ce dimanche 29 juin,
à partir de 10h, le comité de soutien et le comité local de Nanterre du MRAP
seront présents sur le marché du centre-ville, pour discuter avec la population
et proposer la pétition, qu’on peut aussi lire et signer en
ligne.
Lire le communiqué du comité local de Nanterre du MRAP, celui du PCF 92,
et la déclaration du maire au conseil municipal du 24 juin 2014 :
Bidonville de Nanterre : il faut
répondre à l’urgence sociale
Le comité
local de Nanterre du MRAP est opposé à l’expulsion des personnes, des familles,
qui occupent un terrain appartenant à l’Etablissement Public d’Aménagement
Seine-Arche (EPADESA), alors qu’aucune mesure d’hébergement ni d’accompagnement
social ne leur est proposée.
Pourtant,
une circulaire interministérielle, le 26 août 2012, invitait les préfets
à « mobiliser les services de l’Etat et de ses opérateurs », à
« associer étroitement les collectivités territoriales concernées
(communes, intercommunalités, conseil général et conseil régional), ainsi que
les associations (…) » pour mettre en place des mesures d’accompagnement,
notamment pour la scolarisation, la santé, l’hébergement et l’accueil,
l’insertion professionnelle…Il est possible de mobiliser des fonds européens
pour les financer. Mais la pratique des autorités de l’Etat, la politique du
gouvernement, se sont inscrites au contraire dans la continuité de celles des
gouvernements précédents : destruction des campements, des bidonvilles, sans
solution d’hébergement ni réponse aux situations de détresses, ce qui, à chaque
fois réduit à néant le travail d’insertion sociale entrepris par des réseaux
associatifs appuyés par certaines municipalités. Il faut stopper les expulsions
successives, dont le résultat est de condamner à l’errance, à des conditions
d’existence toujours plus inhumaines, à la privation de droits de la personne
humaine, quelques milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans la région
parisienne.
La plupart
des occupants du bidonville de Nanterre sont des Roms, des citoyens européens
qui ont dû quitter leurs pays d’origine dans l’espoir d’échapper à une extrême
pauvreté, à des discriminations, à des violences racistes. Alors qu’un
changement était espéré, en France, en 2012, le racisme anti-roms est de plus
en plus banalisé, instrumentalisé, par la droite et l’extrême droite, mais
aussi par des propos émanant d’un ministre, contre lesquels des associations,
dont le MRAP, ont porté plainte. L’actualité montre que ce racisme, comme tous
les racismes, conduit à des crimes.
Le comité
local de Nanterre du MRAP a été à l’initiative, avec un centre social et
culturel, avec un large collectif d’organisations, d’une soirée
« NANTERROMS», qui avait rassemblé de nombreux citoyens, des élus de la
ville, pour sensibiliser et mobiliser contre « la chasse aux Roms ».
Ce qui était révoltant quand Nicolas Sarkozy était au pouvoir ne saurait être
plus acceptable aujourd’hui. La solidarité à laquelle ensemble nous appelions,
avec des personnes victimes de conditions de vie indignes, de discriminations
et d'expulsions dans d'autres départements, ne saurait être oubliée, quand
c'est dans notre ville que ça se passe.
Le comité
local de Nanterre du MRAP se mobilise avec les citoyens et les organisations de
la ville, qui appellent à répondre à l’urgence sociale, à dire stop aux
expulsions qui ne font qu’ajouter de la misère à la misère, à travailler au vivre-ensemble
contre les préjugés racistes.
Comité local de Nanterre du MRAP :
rue Sadi Carnot, 92000 NANTERRE
mrap.nanterre@orange.fr
PCF 92
Bidonvilles :
Détruire et expulser ne
sont pas des solutions. Il faut répondre à l’urgence sociale.
Une centaine de personnes,
dont des familles avec des enfants d’âge scolaire, occupent un terrain en
friche appartenant à l’EPADESA, sur la commune de Nanterre. Ce sont pour la plupart
des Roms. Ces citoyens et citoyennes européens ont dû quitter leurs pays
d’origine, dans l’espoir d’échapper à la pauvreté extrême, aux discriminations
et aux violences racistes. Leurs campements, leurs bidonvilles, ont été détruits ces dernières semaines dans
des départements voisins, sans solution d’hébergement. Certaines ont subi
plusieurs de ces expulsions consécutives, qui empêchent la continuité du
travail d’insertion sociale entrepris avec elles par des réseaux associatifs et
institutionnels.
« Assurer un traitement égal et digne de toute personne en
situation de détresse sociale » est un principe fondamental du « contrat social dans notre
nation ». Il incombe aux préfets de région et de département de « mobiliser
les services de l’Etat et de ses opérateurs », d’ « associer étroitement les
collectivités territoriales concernées (communes, intercommunalités, conseil
général et conseil régional), ainsi que les associations susceptibles
d’apporter un concours de toute nature dans l’accompagnement de personnes, les
bailleurs sociaux… », de « mettre
en place un comité de suivi associant les collectivités territoriales
concernées ainsi que les associations engagées dans les actions
d’insertion. » Un diagnostic global et individualisé doit être établi pour
permettre des accompagnements « en matière de scolarisation, en
matière sanitaire, en matière d’hébergement et d’accueil, en matière
d’insertion professionnelle ». Ce sont les termes mêmes de la
circulaire interministérielle du 26 août 2012. Nous demandons que ces
dispositions soient appliquées.
Des fonds européens, qui sont disponibles, peuvent être mobilisés pour
cela. Les propriétaires des terrains, les communes, ne doivent plus être
laissés à eux-mêmes, face à une situation qui dépasse leurs compétences et
leurs moyens.
Il faut dire stop aux évacuations de bidonvilles, sans solution
d’hébergement ni accompagnement social, qui ne font que rendre encore plus
précaire et inhumaine la situation de quelques milliers de familles en Île-de-France.
ll faut dire stop à la banalisation, à l’instrumentalisation criminogènes
du racisme anti-rom.
Le PCF 92 est
solidaire des personnes, des familles de Nanterre et de ceux qui les
soutiennent, pour que tous les moyens soient mis en œuvre pour répondre à
l’urgence sociale.
PCF 92 : 01.41.91.67.40 – fax : 01.47.25.38.36 - E-mail :
pcf.fd92@wanadoo.fr
Conseil
municipal du 24 juin
Question orale
sur le camp Rom avenue de la République
Réponse du
Maire
Monsieur
Ampilhac (1), chers collègues,
La
question que vous posez me permet d’apporter au conseil municipal l’information
la plus complète possible sur ce campement installé avenue de la République par
des familles de la communauté Rom, essentiellement originaires de Roumanie et
de Bulgarie.
Cette
installation remonte au début du mois d’avril. Au départ, il s’agissait de
quelques familles, regroupant 30 à 40 personnes, qui avaient quitté un
campement Rom de La Courneuve pour se rendre sur le terrain d’une usine
désaffectée à Gennevilliers, dont elles ont été immédiatement expulsées, avant
de s’installer à Nanterre sur un terrain qui est propriété de l’Etat, à travers
l’EPADESA.
A
l’initiative de son Directeur Général, l’Epadesa a engagé une procédure
d’expulsion en référé auprès du Tribunal de Grande Instance de Nanterre. Dans
le cadre de cette procédure, et conformément à la circulaire ministérielle de
Août 2012, un diagnostic social a été établi par la préfecture de région le 19
juin dernier. Dans le même temps, plusieurs recensements ont été effectués sur
place par un huissier, en présence des services de la préfecture et d’un
officier de police Roumain. Le dernier recensement, qui date du 12 juin,
faisait état de la présence d’environ 350 à 400 personnes.
De
son côté, la ville de Nanterre, qui n’est pas partie prenante de la procédure,
a pris les mesures qui relèvent de sa responsabilité en particulier l’installation
de bacs pour le ramassage des déchets, avec une collecte quatre fois par
semaine. J’ai également demandé à mon directeur de cabinet de recevoir à deux
reprises le collectif de soutien qui accompagne ces familles.
Pour
être tout à fait complet, il faut également indiquer qu’une plainte a été
déposée par la direction interrégionale des routes d’Ile-de-France à la suite
d’une pénétration dans l’usine de ventilation de l’autoroute A14 pour y
effectuer un branchement d’eau.
Après
deux renvois d’audience pour permettre aux familles de bénéficier de l’aide
juridictionnelle, le Tribunal de Nanterre a décidé aujourd’hui de reporter l’audience
au 3 juillet, et pour le même motif d’absence d’aide juridictionnelle qui
relève de la Cour d’appel de Versailles. Nous prenons acte de ce nouveau
renvoi, en soulignant au passage qu’il est urgent que la justice se prononce.
La
situation à laquelle Nanterre est confrontée n’est pas unique. On estime
aujourd’hui à 10 000 le nombre de membres de la communauté Rom installés
dans des bidonvilles en Ile-de-France, en particulier en Seine Saint-Denis et
dans le Val-de-Marne.
Il
faut le dire avec force : le problème, ce ne sont pas les Roms, qui fuient
les discriminations et les violences dans leurs pays d’origines, et sont contraintes
de survivre dans des conditions insupportables et dangereuses pour leur santé,
voire pour leur vie. Le problème, ce sont les bidonvilles. Et pour une ville
comme Nanterre, voire ressurgir un bidonville au 21ème siècle
rappelle forcément des souvenirs douloureux.
Or,
il faut bien le reconnaître, face à cette urgence que devrait être la
résorption des bidonvilles en Ile-de-France, les capacités et les compétences
des collectivités locales sont très insuffisantes, et les moyens engagés par l’Etat
sont loin d’être à la hauteur du défi à relever.
Comme
l’ont demandé plusieurs maires confrontés à cette réalité, il est indispensable
que l’Etat et la Région, avec le soutien de l’union européenne, impulsent et
accompagnent un programme régional d’accueil et d’insertion sociale des
populations Roms, et que l’ensemble des communes, sans distinction, participent
à cet effort de solidarité.
(1)
Conseiller municipal du groupe UDI-MODEM
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