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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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mardi 8 juillet 2014

La parole aux citoyens solidaires des habitants du bidonville de Nanterre




Très riche débat lundi 7 juillet à Nanterre, avec Eric Fassin, qui a fait une brillante présentation du livre, Roms & riverains, dont il est coauteur. Une motion a été votée par la quasi-totalité des participants - photo à l'appui, nous y tenons - pour demander que l'accès à l'eau potable, un ramassage régulier des déchets, l’installation de  sanitaires, entre autres droits élémentaires de la personne humaine, soit enfin assurés, après deux mois de démarches à la mairie du comité de soutien des familles, dont de nombreux enfants, du bidonville.
 L’action du comité de soutien a permis la vaccination et la scolarisation de plusieurs de ces enfants. Près de 700 citoyens ont déjà signé la pétition contre une expulsion sans solution. Mais être voisins hospitalier, solidaires et fraternels, c’est moins médiatisé et digne d’écoute que d’être « riverains », parfois  éloignés, toujours hostiles et coléreux.
La nécessité de participer à un réseau d'information et de lutte, au niveau de la région parisienne, face à une situation qui engage la responsabilité de l'Etat, après des années de destruction de "campements" sans solution d'hébergement ni réponse à la détresse sociale, est venue très fort. Je suis intervenu en ce sens en tant que militant du MRAP. Un représentant du collectif de solidarité avec les Roumains et les Roms de l’Essonne, comme d’autres, de l’ASSAV et de Rom-Europe, ont ouvert des pistes.
 La décision  du tribunal est attendue dès jeudi 10 juillet, quant à l'expulsion demandée par l'EPADESA. Le jugement de Bobigny, qui privilégie les droits de la personne humaine et le devoir d’assistance face à la détresse sociale, par rapport au droit de propriété, encourage ceux qui  résistent à « la politique de la race » (1). Mais d’autres expulsions, comme celle programmée à Grigny, montrent que la cause n’est pas gagnée…D’autant que le gouvernement s’obstine à poursuivre la « chasse aux Roms » lancée par Sarkozy, et semble vouloir se débarrasser de la circulaire interministérielle du 26 août 2012, dont des dispositions peuvent servir de point d’appui aux actions solidaires avec les familles des bidonvilles. La préparation du débat parlementaire sur la loi CESEDA fait apparaître d’ailleurs une tentative d’introduire discrètement une restriction à la liberté de circulation de citoyens de pays de la communauté européenne, en cas d’ « abus » de cette liberté.
(1) Pour parodier Montesquieu dans son célèbre texte : « Si j’avais à justifier le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves…. », il est en effet impossible de croire que les Roms soient des citoyens d’Europe, ni même des êtres humains : sinon, à les traiter de la sorte,  nous ne serions nous-mêmes ni citoyens, ni humains. C’est précisément ce qu’ Eric Fassin , et les autres co-auteurs de Roms & riverains, appellent la « politique de la race », inavouée,  camouflée en bonne gestion des territoires, confiée aux collectivités locales.

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