Les résultats des « petites » listes, qui sont très loin
d’avoir obtenu 5 % des suffrages exprimés à l’élection européenne du 25
mai, sont sorties des écrans radars des
médias et des analyses politiques. Pourtant, certaines d’entre elles méritent
qu’on y prête attention. C’est, pour des raisons opposées, le cas à gauche de
Nouvelle donne qui est apparue, ainsi que du NPA qui, depuis 2009, s’est presque
évaporé, et de LO qui stagne dans de très faibles scores.
Certes, ce n’est pas le total de 10 voix obtenues par Nouvelle Donne dans les bureaux 46 et 47 des
Tours Aillaud qui pèsera sur le devenir de la construction européenne, ni sur le
rapport des forces de gauche dans la ville, même si, vu le nombre record
d’abstentions, c’est tout de même 2,93 %
et 1,21 % des exprimés. Dans le quartier du Parc, les 4,68 % du bureau Pablo
Picasso font exception, les autres bureaux les plus populaires se situant
plutôt autour de 1%, voire encore moins. C’est au parc des Anciennes Mairies
(5,47 %), à Rouget de l’Île (5,10 %), au foyer du Square (4,58 %) ou à France
Bloch (4,91 %) que Pierre Larrouturou réalise ses meilleurs pourcentages.
A Nanterre, avec 466 vois (2,93 %
des suffrages exprimés), Nouvelle Donne est un peu en dessous de son score
régional (90 482 voix, soit 3,07 %), proche de ses scores national (2,9 %)
et départemental (2,97 %) ; c’est un peu plus qu’à Bagneux (2,87 %) et à
Gennevilliers (2,05 %), c’est moins qu’à Issy-les Moulineaux (4,22 %), Malakoff
(4,04 %), Châtenay (4,02 %), Antony (3,86 %), Clamart et Clichy (3,73 %).
Le discours des listes Nouvelle
Donne dénonçait le manque de démocratie, la corruption et les lobbies,
l’austérité, préconisant entre autres une convergence sociale entre un nombre
restreint de pays de la zone euro, 1000 milliards pour « sauver le
climat », une reprise en main par les citoyens de la gouvernance politique….
Pierre Larrouturou,
dont les engagements politiques, tantôt chez les Verts, tantôt au PS, pouvaient rendre crédible un rôle charnière pour
son nouveau parti, Nouvelle Donne, s’est félicité de son coup d’essai à
l’élection européenne. Ses 600 000
voix constitueraient « la bonne
surprise dans un sombre scrutin ». Depuis, force est de constater que les
frondes et les positionnements d’élus, de militants socialistes et EELV,
peinent à déboucher sur des votes parlementaires et des recompositions
politiques permettant d’en finir avec la politique catastrophique de Hollande
et de son gouvernement.
Selon IPSOS, 13 % des électeurs
de Mélenchon au premier tour de la présidentielle, 6% des électeurs de Hollande
et 3 % des électeurs de Bayrou, auraient voté Nouvelle Donne le 25 mai. Sans
Nouvelle donne, peut-être que certains de ces électeurs auraient voté Front de
gauche, ou, comme beaucoup des électeurs de Mélenchon en 2012, se seraient
abstenus Toute extrapolation paraît peu crédible, et concerne de toute façon un
nombre d’électeurs trop peu nombreux pour atténuer l’analyse de la
réalité : la stagnation, l’échec du Front de gauche, actuellement, à être
le moteur d’une construction alternative crédible à gauche.
NPA, LO : en voie
de marginalisation électorale ?
Dans les bureaux de l’école Maxime Gorki, 7 habitants ont voté pour la
liste présentée par le Nouveau Parti Anticapitaliste (soit 1,67 % des suffrages
exprimés au bureau 46 et 1,21 % au bureau 47). 10 ont voté pour celle de Lutte
Ouvrière (0,42 % des exprimés au bureau 46 et 3,63 % au bureau 47).
Le NPA réalise son meilleur pourcentage du
quartier du Parc à Jacques Decour réfectoire (3,26 %) et parvient à mobiliser
des électeurs dans d’autres quartiers populaires : 4,88 % et 4,26 % à
Henri Wallon ; 4,03 % à La Fontaine
B ; 3,58 % à Balzac maternelle ; 3,54 % à la (salle municipale Voltaire…
Nanterre (261 voix et 1,64 %) fait partie des 6 villes populaires du
département où le NPA obtient le plus de voix, avec Gennevilliers (151
voix ; 2,52 %), Villeneuve (55 voix ; 1,77 %) ; Bagneux ( 115
voix ; 1,59 %) ; Clichy (174 voix ; 1,57 %) ; Malakoff (92
voix ; 1,09 %).
Avec 3085 voix (0,84 %) dans les
Hauts-de-Seine, il en perd 7522 par rapport à 2009. En Île-de-France (24 785
voix ; 3,48 %) la perte est de 72669 voix. Nationalement, son score de 4,88 % des exprimés en 2009 a fondu, avec
seulement 0,30 % le 25 mai 2014.
LO n’avait obtenu que 1,2 %, nationalement, en 2009 : ses 1% de
2014 montrent que ses militants s’accrochent. En Île-de-France (24 939
voix ; O,85 %), ils gagnent même 4191 voix sur 2009, dont 371 dans les
Hauts-de-Seine (2738 voix ; O,63%)
S’il est possible que certains
électeurs du NPA aient préféré cette fois voter LO, au total les deux listes n’obtiennent
que 1,30 % des exprimés contre 6, 08 % en 2009 au national, et perdent au total
68 478 voix en Ile-de-France, dont 7151 dans les Hauts-de-Seine. La majorité de l'électorat Besancenot de 2009 s'est abstenue, comme les autres électorats de gauche.
Nanterre (235 voix ; 1,48 %) fait partie des 6 villes populaires
du département où LO a le plus de voix, avec Gennevilliers (164 voix ;
2,73%) ; Villeneuve (72 voix ; 2,32 %) ; Bagneux (127
voix ; 1,76 %) ; Clichy (154 voix ; 1,39 %) ; Malakoff (97
voix ; 1,15 %).
Dans le quartier du Parc, LO réalise des scores parmi ses meilleurs
de la ville, avec 4,39 % (Jacques Decour réfectoire) ; 3,9 %
(Robespierre) ; 3,62 % (Jacques Decour A) ; 3,06 % ( Jacques Decour B ), qui s’expliquent sans doute par une présence militante visible et régulière
dans le quartier. Un exploit réalisé aussi avec 3,85 % à Lucie Aubrac, 3,7% à
Voltaire A, 3,20% à Balzac primaire.
Toutefois, répétons-le, d’une part, ces faibles pourcentages de
suffrages exprimés, alors que moins de la moitié, voire du quart dans les quartiers populaires, des électeurs ont voté, ne représentent à chaque fois au mieux qu’une
dizaine de votes militants dans certains bureaux. D’autre part, contrairement à
un parti de tradition social-démocrate comme Nouvelle Donne, les organisations
se réclamant de l’extrême gauche ne considèrent pas le moment électoral, ni la
présence d’élus militants dans les
institutions, comme facteurs déterminants pour un changement radical. Au point,
souvent, de donner, notamment dans la propagande de LO, l’impression qu’il ne servirait à rien de
voter. Les résultats électoraux ne
sauraient dans ces conditions être la juste récompense d’un engagement sincère
et souvent compétent des militants de ces organisations sur divers fronts des
luttes de classes, sociales et sociétales. Des débats internes, doctrinaires
et stratégiques, divisent, souvent plus qu’ils ne rassemblent, la famille de cette « extrême
gauche » qui se réclame de l’héritage de Trotski. Des courants du NPA ont
les uns après les autres décidé de tenter de dépasser ces limites, et plusieurs forment
aujourd’hui des composantes du Front de gauche. Ce qui peut expliquer un
assèchement du courant (NPA-LCR « historique ») que représente
Olivier Besancenot, alors qu’en 2009 son ambition de concurrencer le jeune
Front de gauche à l’élection européenne restait crédible.
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