Il était vraiment urgent et prioritaire de mobiliser la police, la veille du 15 août,
pour confisquer un véhicule dans lequel des sans abris dormaient, sous prétexte de stationnement abusif sur ce parking déjà fermé par des vigiles !
La veille du 15 août, les autorités de la République
ont mobilisé une trentaine de policiers pour une nouvelle opération de
harcèlement des familles Roms confinées sur le parking au bout du quai SNCF de
la gare Nanterre-Université. Alors que des vigiles d'une entreprise privée se
relaient jour et nuit pour empêcher que les véhicules dont ils ont relevé le
numéro puissent accéder au parking, fermé par une barrière dont ils ont la
clef, une fois qu'ils en sont sortis (à combien se monte la facture, et
qui va la payer ?), cet après midi, les forces de police ont saisi et mis à la
fourrière un véhicule sous prétexte d'abus de stationnement sur ce parking !
S'ils l'avaient pu légalement, les forces de l'ordre auraient probablement
chassé de leur campement de fortune la trentaine de personnes (dont une
moitié d'enfants, y compris ceux qui ont pu être inscrits dans des écoles de
Nanterre). Ils ont refusé de rendre le véhicule à son
propriétaire qui proposait de payer l'amende, car les papiers, ainsi que
d'autres documents personnels, sont dans le véhicule, dont l'accès lui a été
refusé. Avec un avocat, le comité de soutien va soutenir les démarches
nécessaires pour la restitution du véhicule.
Cet acte inqualifiable (car je ne suis pas juriste) est d'autant plus
nuisible qu'au moins une personne y passait les nuits. Ce qui renforce
l'urgence de l'appel aux associations ou aux citoyens qui le peuvent, pour
qu'une ou deux tentes supplémentaires soient apportées d'urgence. Des besoins
en eau (car malgré des demandes répétées, rien n'est fait par la ville, pas
plus que pour des sanitaires...),en laitages pour les enfants, en denrées
permettant leur nutrition aussi équilibrée que possible, sont toujours
d'actualité : le Secours Populaire (.comité de Colombes) qui a apporté de la
nourriture, ne peut reprendre ses activités que lundi. Il est aussi utile de se
relayer sur place pour dissuader toute provocation, tout manquement aux droits
des personnes, toute violence, tout acte ou propos raciste, ou au
moins en être témoins pour, le cas échéant, engager des poursuites judiciaires.
Les membres du bureau du comité de Nanterre du MRAP rappellent que le
communiqué du MRAP qui exprimait leur opposition à l'expulsion du
"bidonville" sans que des solutions pérennes d'hébergement,, de
logement, d'accès à la santé, à la scolarité, à l'emploi, n'ait été trouvées,
reste valable après l'expulsion du terrain appartenant à l'EPADESA, et qu'il
appartient clairement au préfet d'agir en mobilisant les ressources de l'Etat,
des collectivités locales, des associations,... pour y parvenir, au moins en ce
qui concerne les personnes restées sans abri à Nanterre et se sont réfugiées
sur le Parking. .
A quelques jours de la rentrée scolaire, comment expliquer la non
mobilisation des élus (à très peu d'exception près), des services sociaux... ?
En serait-il de même si ces citoyens européens n'étaient pas des Roms, victimes
de discriminations et de racisme dans leurs pays d'origine, et aussi en France
?
Les militants du MRAP présents à Nanterre soutiendront et
accompagneront les démarches que ces familles entreprendront auprès des
services sociaux compétents pour faire valoir leurs droits.
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