Voir le détail des résultats dans chaque bureau de vote de Nanterre |
Pour un
premier coup d’œil sur les résultats du premier tour des élections
départementales, il est utile de commencer par la proximité, par
« son » propre bureau de vote. Le « mien » est dans la
circonscription « Nanterre2 », mariée de force avec Suresnes.
Dimanche soir, au bureau 46, où
votent des habitants de « ma » cité des Tours Aillaud, l’équipe des
candidats présentés par le PCF-Front de gauche, Gauche citoyenne et
Europe-Ecologie-Les Verts était en tête : 92 voix (33,9 %), devant celle du PS (83 voix ;
30,6 %) ; de l’UMP (49 voix ; 18,1 %) ; du FN (35 voix ;
12,9 %) ; du MODEM (12 voix ; 4 %). Après le dépouillement, auquel
ont participé des jeunes, dont certains votaient pour la première fois, mobilisés pour notre candidat Samir
Abdelouahed, nous étions donc plutôt joyeux. Mais aussi inquiets : sur les 964 électeurs inscrits, seulement
289 (30%) avaient voté. L’abstention massive, dans notre cité populaire,
reste la forme majoritaire d’expression des souffrances et de la colère. Pour
changer la politique, pour que nos voisins l’investissent, la tâche reste
immense.
Dans l’autre
bureau de la même école Maxime Gorki, le 47, où votent d’autres habitants des
Tours Aillaud, ainsi que certains de leurs voisins du Boulevard Pesaro, le taux
de participation n’était que de 27,4 %. Les candidats du PS étaient en tête
avec 97 voix (34,2 %), nous étions deuxième (78 voix, 27,5 %), devant ceux de
l’UMP (53 voix, 18,7%), du FN (50 voix, 17,6%), du MODEM (6 voix, 2%). Alors,
Samir et ses potes, un effet trop particulier pour que ça pèse dans les
résultats du canton, dans lequel Suresnes et son maire UMP, ses conseillers FN,
ont la part du lion ? Le charcutage
voulu par le gouvernement, pour neutraliser une partie de nos voix
nanterriennes rebelles, risque de conduire à la perte d’élus de gauche dans un
département, qui, à en croire le titre du Parisien de lundi matin, « aime le
bleu ».
Nanterre la rouge résiste bien dans ses bureaux du deuxième canton
Cependant,
le fait remarquable, c’est la résistance de l’électorat Nanterrien. Si on fait le total des bureaux de vote du
canton qui sont sur la commune de Nanterre (16077 électeurs inscrits), certes
il n’y a eu en moyenne que 38,2 % de taux de participation, contre 46,2 % à
Suresnes (27391 électeurs inscrits). Mais c’est l’équipe PCF-Front de gauche, GC,
EELV qui est première (1609 voix ; 27,6%), devant l’UMP (1439
voix ; 24,6 %), le PS (1393 voix ; 23,9 %), le FN (1047 voix ;
14,9%), le MODEM (352 voix ; 6%).
Bien sûr, sur l’ensemble du canton,
la couleur n’est pas la même. Avec nos 2540 voix (14,2
%), nous ne sommes que quatrième. L’UMP (7599 voix ; 42,5 %) est en
tête, suivi du PS (3913 voix ; 21,9%), devant le FN (2775 voix ;
15,5%), et le MODEM (1048 voix ; 5,9%) est dernier.
D’ici
dimanche prochain, on le voit, la tâche des candidats socialistes est
herculéenne, s’ils voulaient atteindre les objectifs fous dont leur parti
rêvait encore avant les municipales, surtout avec le désarroi et la colère des
électeurs de gauche trahis par la politique Valls-Macron. Encore heureux que
cela ne se traduise pas, ici, par un déferlement FN !
Il faut que la candidate UMP fasse le score le
plus bas possible, surtout à Nanterre, et en particulier dans le quartier du
Parc, où elle est par exemple l’adversaire de l’école publique,
encourageant dans son programme, présenté pour les municipales, l’ouverture
d’écoles privées, payantes. Habiba
Bigdade est aussi dans le département une militante responsable d’une grande
association pour l’égalité, contre le racisme, pour les droits de la personne
humaine. Personnellement, j’appelle
à la mobilisation pour les valeurs de gauche, et à voter contre la droite, pour
les candidats de gauche, Bigdade et Seguin, dimanche 29 mars, au deuxième tour de l’élection départementale dans le canton Nanterre 2-Suresnes.
D’ailleurs, devant la belle performance, dans
l’autre canton, de l’équipe soutenue par le PCF-Front de gauche, qui constitue l’évènement marquant de ces
élections dans notre ville, les responsables du PS de Nanterre ne se sont pas
fait prier pour soutenir la victoire annoncée de Laureen Genthon et du maire.
Nanterre la rouge
s’apprête à élire dimanche 29 mars une jeune communiste au Conseil départemental, contre la "droite dure" de l'UMP.
Dans le
canton Nanterre 1, le binôme Laureen
Genthon – Parick Jarry a réalisé 4832 voix (42,3 % des exprimés) au premier
tour, à l’issue d’une campagne de terrain dans laquelle Nadine Garcia,
conseillère générale sortante, a joué un rôle particulièrement actif (comme
l’a fait aussi Marie-Claude Garel dans l’autre canton). Il serait étonnant que l’UMP (2251 voix ;
19,7 %), talonné par le FN (2051 voix, 18%), jette l’éponge, il y aura donc, ce
dimanche 29 mars, un second tour. Le PS
(1516 voix ; 13,3 %) appelle à voter pour l’équipe de gauche arrivée en
tête. Le MODEM (773 voix ; 6,8 %), en procès avec l’UMP local pour une
histoire de sigle, ne fera sans doute pas campagne pour cette droite-là.
Le taux de
participation (40,6 %) a été à peine
moins faible que dans les bureaux
nanterriens de l’autre canton, inférieur de 11 points à la moyenne
départementale (51,6 %). Ce qui est le cas des grandes villes populaires où
l’électorat majoritairement à gauche, exprime ainsi sa colère contre la
politique d’austérité menée par le gouvernement. La rapidité de la campagne, le
manque de clarté sur le devenir des départements et leurs compétences, a encore
aggravé le phénomène. Toutefois, le taux de participation moyen était inférieur
en 2011, nationalement et à Nanterre dans 2 des 3 cantons (1).
Des vagues rouges dans
une mare bleue
Dans le
département, le résultat des candidats
« PCF-Front de gauche-citoyens-écologistes anti austéritaires » est
de 9,7 % (7,4 % en 2011 ; 13,9 % en 2008 ; 10,9 % en résultats
cumulés des cantonales 2008 et 2011) (2) Ils sont présents au second tour à Gennevilliers-Villeneuve-La-Garenne (44
% ; 56,1 % à Gennevilliers) face
au FN ; à Nanterre 1 (42,3 %) face à l’UMP ; Bagneux-Bourg-la-Reine
(33,4% ; 50,4 % à Bagneux) face à l’UMP. Ils réalisent 23,5% à
Montrouge-Malakoff (40,7% à Malakoff) ; 14, 2% à Nanterre2-Suresnes (27,6%
dans les bureaux de ce canton sur la commune de Nanterre) ; 11% à Issy-les-Moulineaux ;
9,2 % à Colombes 1 ; 9,1 % à Colombes2/Bois-Colombes/La
Garenne-Colombes ; 8,1 % à Châtenay/Le Plessis/Sceaux ; 6,6 % à
Chatillon/Fontenay et à Clamart/Vanves ; 5,7 % à Antony ; 5,3 % à
Meudon/Chaville ; 5,1 % à Courbevoie sud/Puteaux…
Nationalement, le ministère de l’Intérieur a tenté
de minimiser les résultats des candidats « Front de gauche » en les
classant « divers gauche ». En réalité, ils totalisent 9,4 % (8,92 % en 2011)
Le Parti socialiste réalise 21,51 % dans les Hauts-de-Seine (21,52 % en résultats cumulés des
cantonales 2008 et 2011). Dans les villes qu’il a perdues aux municipales, il
est derrière la droite. Il n’est arrivé en première position qu’à Clichy, avec
29 %, dans une situation locale très embrouillée. Nationalement, le PS obtient 21,47 %.
L’UMP-UDI obtient 44,7 % dans les Hauts-de-Seine (38,3 % en résultats cumulés des
cantonales 2008 et 2011). Ils ont 10 élus dès le premier tour : 2 UMP à
Antony, 1 UMP et 1 UDI à Boulogne 1; 1 UMP et 1 UDI à Chatenay ; 1
UMP et 1 UDI à Neuilly ; 2 UMP à Saint-Cloud. Nationalement, l’UMP-UDI obtient 28,95 %.
Le MODEM, présent dans 11 cantons des
Hauts-de-Seine, y réalise 5,31 % des
voix.
Le FN obtient 12,89 % dans les Hauts-de-Seine (3,79 % en 2008 ; 12,34 % en
2011). Nationalement, il obtient 25,72 %
et 8 élus au premier tour.
Quelques éléments pour des
analyses locales à venir
Il peut être intéressant de
considérer le rapport des forces politiques à Nanterre, tel que l’ont établi
les électeurs qui se sont exprimés le 22 mars. Les étiquettes des candidats dans
les deux circonscriptions étant similaires, on peut pour cela totaliser leurs
scores dans tous les bureaux de vote de la ville.
Sur les
18 075 suffrages exprimés le 22 mars (sur 45 475 électeurs inscrits),
cela donne :
1. PCF-Front de gauche, allié à Gauche
citoyenne, et à EELV dans le canton Nanterre-2 :
6441 voix (37,3 %)
2. UMP-UDI : 3690 voix (21,4 %)
3. FN : 3098 voix (18%)
4. PS : 2909 voix (16,9 %)
5. MODEM : 1025 voix (5,9%)
Comparés aux
53% de la majorité municipale réalisés en 2014, les scores en % de la gauche
apparaissent globalement légèrement supérieurs, malgré un PS qui ne retrouve pas ses scores cumulés des cantonales 2008 et 2011, et est très en dessous de ceux de 2011 (1,2).
A droite, la tendance nationale à la poussée vers « la droite
dure » continue de se faire au détriment du MODEM, et, même compte-tenu du
rôle des médias qui l’ont boosté, le FN (inexistant aux municipales) semble s’ancrer,
malgré l’absence de leader local. Le FN
avait déjà fait une percée comparable en % aux cantonales en 2011 dans un des
cantons, alors que l’ UMP était beaucoup plus faible dans la ville.
(1)
rappel des résultats
des élections cantonales précédentes dans les 3 cantons de Nanterre (résultats de moins de 5 % non mentionnés,
sauf FN en 2008)
A prendre avec précautions si on
veut se hasarder à des comparaisons, à cause du changement de situation
politique dans le pays et du nouveau
découpage des cantons :
Canton Nanterre-nord :
Inscrits : 16 941 ;
votants : 8917 (52,6 %)
Patrick Jarry (communiste) : 48,8 %
Barbara Feaugas (UMP) : 16,3 %
Estelle Le Touzé (div.gauche) : 13,8 %
Didier Debord (PS) : 11,4 %
Huguette Fatna (FN) : 4,8 %
2 éme
tour : Jarry : 72,2 % ; Feaugas 27,8 %
Canton Nanterre-sud-est :
Inscrits : 9963 ; votants : 3147
(31,59 %)
Nadine Garcia (communiste): 36,4 %
Rachid Tayeb (PS) : 24,5 %
Marc
Thomas (FN) : 13,5 %
David
Morgan (MODEM) : 8,8 %
Vincent Jeanbrun (UMP) : 7, 1 %
Francis Massanes (EELV) : 5,7 %
Au
deuxième tour, le candidat socialiste s’est désisté.
Canton Nanterre-sud-ouest :
Inscrits : 16 307 ;
votants : 5944 (36,5 %)
Marie-Claude Garel (communiste) : 30,6 %
Laurent Salles (FN) : 17 %
Sophie Donzel (PS) : 16,8 %
Frédéric Lefret (UMP) : 13,6%
Pierre Creuzet (MODEM) : 11,3 %
Julien Sage (EELV) : 9 %
2ème
tour : Garel 74,3 % ; Salles : 25,7%
2. Avant 2015, les élections des
conseillers généraux se faisaient par moitié tous les 3 ans ; donc pour faire
des comparaisons, il est souvent nécessaire de cumuler les résultats de 2008 et
de 2011.
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